Il y a dix ans je photographiais les vendanges manuelles dans les vignes du Domaine Léon Barral. Je ne me doutais pas que j'entrais dans un monde qui allait me réserver bien des surprises. La mule (aujourd'hui remplacée par le tracteur enjambeur) fit d'abord son apparition : elle permet de réaliser un labour pluridirectionnel, indispensable au bon mélange de la terre. Peu après se présenta le troupeau de vaches, qui desherbe et fume la vigne. L'équilibre naturel étant peu à peu recréé, j'ai pu alors imprimer sur la pellicule des lombrics dans les bouses de vaches, des vers de grappes, des fourmis, des mouches, des crapauds, des nids d'oiseaux, des alouettes et dernièrement des pique-boeufs, compagnons du troupeau. La biodiversité réapparaît, un monde disparu renaît peu à peu. Certains pourraient penser que Didier Barral est un nostalgique du passé. Mais c'est tout le contraire. Didier Barral fait progresser la viticulture par le respect qu'il a pour la terre, pour la vie et par son désir de faire un vin unique, né d'une terre naturellement équilibrée.